LES BANDITS CORSES François CAVIGLIOLI (1898-1931)

Source : https://www.corsicamea.fr/bandits/bandit-caviglioli.htm

François Caviglioli est né à Lopigna le 01 octobre 1898. Il partage son enfance et une partie de sa jeunesse avec Spada (La sœur de Caviglioli, Marie, dite « Mimi », deviendra par ailleurs, la maîtresse de Spada); mais très vite lassé de vivre au village, il quitte Lopigna pour Ajaccio. Rien ne le destinait alors à mener une vie de hors-la-loi.

Ne sachant rien faire, il exercera divers métiers qui ne le passionneront pas et s’adonnera rapidement à la boisson.

Fréquentant tous les bars de la ville, il deviendra rapidement une épave au caractère particulièrement agressif, dangereux et bagarreur (A l’âge de 18 ans, au cours d’une rixe dans un bar d’Ajaccio, il perdra un œil).

 

Fréquentant Spada régulièrement, il devient son guide en 1924 mais le quitte en 1925 lorsque Spada se sépare de Mimi. C’est alors que lentement l’amitié qui unit Caviglioli à son ami d’enfance, se détériore. L’admiration qu’il portait à Spada se transforme en haine. Quand il est ivre, il tient des propos méprisants, profère des menaces et insulte ouvertement Spada qui ne peut en supporter d’avantage. Un soir de décembre 1926, alors que Caviglioli se retrouve plus ivre que jamais dans un bar de Lopigna, Spada surgit et d’un coup de fusil lui fracasse la mâchoire. Borgne et défiguré, Caviglioli sait désormais à quoi s’en tenir.

 

Poursuivi, par la malchance, le 30 octobre 1927, avec son frère Félix, Caviglioli fait la tournée des bars Ajacciens. Complètement ivres au bout de quelques heures, les deux hommes pénètrent au « chic bar« , un établissement situé sur le cours Napoléon. Le hasard veut que dans la salle se trouve un certain Giacomini avec lequel Caviglioli a eu un différent par le passé. Après une feinte réconciliation, les deux frères font mine de partir mais sur le pas de la porte ils se retournent brusquement, tirent plusieurs coups de feu en direction du groupe de clients avec lesquels ils viennent de trinquer. Ces derniers, Giacomini, Mozziconacci et Massoni ripostent car tous sont armés. Félix est tué, François réussit à s’enfuir pour aller se mettre à l’abris chez sa mère qui habite la vieille ville.

En octobre 1928, il est surpris dans un bar d’Ambiegna ; il fait feu et parvient à s’échapper. Un an plus tard, il blesse deux gendarmes qui tentaient de l’interpeller.

 

Il est au maquis lorsque son cousin germain Jean-Baptiste Torre, déserteur de son régiment d’infanterie coloniale, puis son neveu Toussaint Caviglioli âgé de 17 ans, viennent le rejoindre. Une vie de débauche faite de beuveries, de rackets, de vols et de violences à laquelle Spada est injustement mêlé, commence alors.

Le 21 octobre 1930, au matin d’une nuit bien arrosée dans une auberge de Paomia, Caviglioli abat Ange Antoine Simeoni, père de 10 enfants, ancien maire de Guagno, qui, sous les vapeurs de l’alcool, s’était vanté de ne pas avoir peur de lui.

Le 31 janvier, 1931, à l’auberge Miramar, il arrête toutes les voitures qui passent et oblige leurs occupants à trinquer avec lui.

Le 14 février 1931, Caviglioli   provoque à nouveau Spada en le traitant de Sarde, par l’intermédiaire du journal l’ Eveil de la Corse qui titre : « Il lance un défi au bandit Spada« .

S’étant installé à Tiuccia, Caviglioli se déclare maître de la région en délimitant « ses propriétés » par des panneaux d’interdiction.

Le 17 août 1931, cette violence est à son apogée lorsque se produit l’attentat des bains de Guagno. Accompagné de ses comparses, Caviglioli vient racketter le propriétaire des Lieux Michel Simongiovanni ; mais celui-ci résiste aux menaces.

Exaspéré le bandit tire ; Simongiovanni évite la balle qui lui est destinée mais qui atteint mortellement Antoine Guagno, garagiste à Ajaccio.

 

La fusillade à provoqué un vent de panique chez les curistes qui dans l’après midi quittent précipitamment l’établissement dans des cars mis à leur disposition par la préfecture d’Ajaccio.

 

Le 02 septembre 1931, Caviglioli s’offre le luxe d’écrire au journal « L’Eveil de la Corse » une longue lettre dans laquelle, il tente de justifier l’affaire des bains en accusant le propriétaire Michel Simongiovanni d’être la cause du meurtre d’un innocent : « … je ne regrette pas ce meurtre car j’étais en état de légitime défense; ce que je regrette, c’est d’avoir émotionné un tas de braves gens qui n’étaient pour rien dans cette affaire…« .

 

Largement commentée et amplifiée par les médias, cette affaire va contraindre finalement le gouvernement à réagir. De nombreux escadrons de gendarmerie, composés d’environs 600 gendarmes et de nombreux matériels d’artillerie lourde débarquent en Corse pour commencer « l’épuration du maquis ».

 

Le 02 novembre 1931, dans l’après midi, aux environs de Balogna, accompagné de cinq complices, le bandit Caviglioli tend une embuscade à une voiture dans laquelle se trouvent cinq gendarmes de la section de Vico. Après une lutte sanglante au cours de laquelle le gendarme Klein est abattu par Torre, que deux autres gendarmes sont grièvement blessés, François Caviglioli tombe sous les balles du fusil mitrailleur du gendarme Chaze. Dès lors, privés de leur chef, Torre et Toussaint Caviglioli prennent la fuite.

Le 01 décembre, sous la pression de sa famille, Toussaint Caviglioli se constituera prisonnier.

 

Deux mois plus tard, le 10 février 1932, Jean-Baptiste Torre sera capturé sans opposer de résistance, dans le village de Muna où il s’était réfugié. Il sera condamné en 1933 à la peine de mort et exécuté à Bastia le 13 avril 1934.

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